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L'ent​é​l​é​chie du malheur

by Précipices

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1.
En exergue 01:16
2.
Brûle! La cité brûle. La cité s’enflamme Et dans ses braises s’y perdent nos âmes. Tant d’ignorance, Tant d’intransigeance, La paranoïa est le nouveau diktat. La peur s’infiltre, Irrationnelle et subtile. Nos cœurs se ferment Mais l’ennemi n’est pas celui que l’on croit. L’ennemi n’est pas à nos portes. Il se fabrique dans nos consciences, Il se construit en silence. Insidieux Et sournois, Il fait trembler L’édifice de nos droits. Et brique par brique, Mur après mur, La peur de l’autre devient nos dérives collectives. Mais il n’y a pas d’Eux. Il n’y a pas de Nous. Il n’y a que l’écume de notre mépris. Et je me tourne vers toi. Toi qui crains et qui doute. N’as-tu pas compris déjà Que nous faisons fausse route? Et je me tourne vers vous. Vous rivés à l’écran. Ne voyez-vous pas La faillite de l’espèce Inscrit en toutes lettres Là où la compassion est mise en échec? N’en avez-vous pas assez Ou préférez-vous encore Les regarder se noyer? Des privilèges pour les uns. La misère pour les autres. La balance des forces Pour justifier l’atroce. Du pain pour les opulents. La poussière pour le restant. Mais ne savez-vous pas Que la beauté nous sauvera? Et je me tourne vers toi Qui ne fais que nourrir sa rage. Et je me tourne vers vous Qui alimentez l’orage. Expliquez-moi, Comment pouvez-vous mettre des enfants dans des cages? Personne n’est illégal. Ouvrons, Ouvrons les frontières De nos cœurs, De nos cœurs sectaires. Ouvrons, Ouvrons les frontières. Personne n’a de droit acquis sur la Terre. Ouvrons, Ouvrons les frontières. À bas, À bas les barrières! Ouvrons les frontières, Ce sont nos sœurs et nos frères.
3.
Je marche À l’ombre, Je marche à l’ombre des réverbères. Je marche la nuit en solitaire. J’avance Encore, J’avance encore sous ce voile stellaire Et j’en fais encore mon enfer. Les yeux glacés sur le ciel de minuit, L’expression figée dans la grisaille de l’ennui, La mélancolie s’empare de mes rêveries. Le dégoût, Le dégoût et l’horreur S’emparent de mes humeurs. Ils m’imprègnent de leurs tristes couleurs. Et tous mes rêves, Tous mes rêves sombrent dans l’oubli, Tandis que je m’enfonce au plus profond de la nuit. Mais d’où me vient donc cette tristesse infinie? Et pourquoi donc, Pourquoi donc autant de dépit? À qui dois-je m’en remettre pour me garder sain d’esprit? Quel dieu dois-je vénérer pour Trouver la félicité? Quelle route dois-je emprunter pour ne plus m’égarer? Existe-t-il quelqu’un Pour nous dire où aller? L’écho de la ville résonne en mon âme. Il corrompt les plus infimes parties de mon essence. Infecte les plus sombres recoins de ma substance. Et je me demande, Je me demande si le bonheur est ainsi fait Ou si vraiment je ne fais que courir à ma perte. Est-ce que vraiment je cours à ma perte? Est-ce que vraiment le bonheur est ainsi fait? Il y a un ciel à l’intérieur Que je n’arrive plus à faire briller. Il y a un monde à l’extérieur Qui m’est totalement étranger. Il y a des idées qui s’envolent Que je n’arrive plus à rattraper. Il y a des souvenirs qui s’accrochent Mais que je n’arrive plus à nommer. Et il y a la mort à l’intérieur Qui m’est difficile d’ignorer. Et il y a ce monde qui se meurt Mais personne ne semble être concerné. Il y a ces réminiscences du passé Auxquelles j’essaie de ne plus m’accrocher. Mais il reste ces pensées qui m’attristent Et qui me laissent la mort dans l’âme. Il y a mon cœur en émoi Qui cherche l’espoir constamment. Et il y a cette voix Qui hurle incessamment. Et il y a ce ciel Où personne ne nous attend. Et puis il y a moi Qui n’attend plus quoi que ce soit.
4.
Mal de ville 07:12
La ville est totale. Son emprise fatale. Son empire est sans horizon. Royaume d’illusions, J’en perds la raison, Mes plus profondes convictions. Son air est vicié. Ses rues encombrées. Je suffoque parmi la foule, épuisé. En mal d’existence, En manque d'idéal, La démesure s'empare de notre essence. L'hubris à outrance. Plus rien n’a de sens. Nous sommes l'animal cruel et sans âme. Car ici s'inscrit, Sur ce sol meurtri, L'implacable tragédie d'où s'exposent les ruines de nos vies. La ville me prend. La ville me tient. Peut-on trouver le bonheur à toujours marcher les mêmes chemins? La ville nous ment. La ville nous retient. N’existe-t-il pas d’autres routes que celles qui ne nous mènent à rien? Et au travers des hordes, Au travers des spectres, Les joies qui sont les vôtres M’apparaissent contrefaites. Et si la ville carbure Aux malheurs quotidiens Et aux rêves brisés Alors à quoi bon? À quoi bon nourrir l'espoir Si plus personne n'arrive à y croire? À quoi bon avancer Si c’est pour constamment reculer? Et à quoi bon s'enivrer Si nous n'arrivons même plus à rêver? Et alors à quoi bon continuer D'exister s'il nous faut vivre enfermés? Et alors pourquoi s'entêter Si nous avons déjà abdiqué? Et pourquoi accepter De vivre à ce point aliéné? Dépossédé. Assimilé. Assiégé. Dénaturé. Combler le vide, Combler le vide, La médiocrité ne peut être l’assise d’une vie examinée. Nos vies sont vides, Nos vies sont vides, Comment remplir le trou béant qui se creuse dans nos poitrines? L’appât du gain, L’appât du gain, Nos mains sont pleines, mais de nos cœurs il ne reste rien. L’ère du vide, L’ère du vide, Le culte du rien nous porte doucement jusqu’à demain, J’espère qu’un jour Quelqu’un, quelque part, Arrive enfin à y croire. Mais pas moi, Pas pour l’instant, Pas maintenant, Je noie ma peine au désespoir. Je noie ma peine. Je n'arrive plus à y croire. Je noie ma peine au désespoir. La ville me prend. La ville me tient. La ville nous ment. La ville nous retient. La ville me tue. La ville me brise. La ville m’explose. La ville m’overdose. Mal de ville. Mal de vivre. Le mal s'infiltre. Le mal m'habite. Mal de ville. Mal de vivre. Mon être s’enlise. Mon être s’éclipse.
5.
Depuis la rue J’entends la rumeur de la ville; La confusion me fait frémir. Je tends la main. J’éteins l’alarme Et tourne le dos à l’aube qui s’envenime. La cité gratte à ma porte, Mais je préfère la tenir fermée. Je barre le verrou et je jette la clé. Aujourd’hui, je laisse la journée s’épuiser. Aujourd’hui, je laisse le monde s’enflammer. Je regarde nos vies partir en fumée. Je laisse les secondes s’égrainer. J’essaie en vain de contenir mon anxiété. Et tandis que dans la rue Les pantins s’animent. Ils vont et ils viennent, Anonymes, Impossibles. Leurs regards vides, Absents, Déments. Plus rien n’a de sens. Plus personne ne cherche à comprendre. Mais que sommes-nous donc devenus? Pourquoi tout est toujours aussi abstrus? Et bien que je cherche encore ce qu’il y a à comprendre, Tout m'amène sur des chemins qui ne me mènent nulle part. Des chemins qui ne me mènent nulle part. Y a-t’il encore quelque chose à comprendre? Comment croire qu’un jour tout ceci nous mènera quelque part ? Serons-nous un jour capable d’affronter le reflet du miroir? Pourrons-nous un jour retourner à l’aube gonflés d’espoir?
6.
Noire lumière
, Blanche noirceur
, Je m’en souviens comme si c’était hier. Triste candeur, Profonde douleur, Un soir d’hiver l’espoir a fui mon cœur. Sombre lueur, Vil bonheur, Parfois la vie me vide de l’intérieur. Parfaite misère, Infâme malheur, Et chantent en chœur tous ceux qui désespèrent. Et chantent en chœur Toute notre peine, Toute l’horreur. À l’unisson Hurlons en chœur L’entéléchie du malheur. Car dites-moi ce que nous sommes Sinon que les architectes de la farce? Et dites-moi qu’est-ce qu’un Homme Sinon que l’archétype du désastre? Car si nous ne sommes que les artisans de la souffrance Et que nos âmes éprouvées par le mal Pâtissent dans leurs mouvements. Et que nos larmes ne veulent rien dire Devant la force qui nous meut vers l’avant, Dites-moi encore où croyez-vous voir de l’espoir. Dites-moi encore si vous croyez voir autre chose que le chagrin et la mort, Car tout ce que j’y vois n’est plus que la fabrique de nos cauchemars. Alors dites-moi Où croyez-vous encore Voir de l’espoir. Et dites-moi encore, Comment faites-vous pour y croire? Pour y croire… Ainsi prend forme l’entéléchie du malheur, La tyrannie qui corrode nos cœurs. Nous sommes l’entéléchie du malheur, La force latente, la fin immanente. Et prend forme l’entéléchie du malheur, De la puissance à l’horreur. Nous sommes l’entéléchie du malheur, La perfection dans la douleur.
7.
L’aurore perce la nuit De sa plus pâle lueur. Ses funestes rayons Prennent la teinte de mon ennui. Le ciel immense M’invite aux plus belles rêveries. Mais noyé sous la pluie Je me résigne encore, interdit. Et si les jours sont sans couleurs Alors je marcherai le cœur ombragé. Je marcherai le cœur ailleurs. Le cœur dans les mains, Fixé au loin. Tandis que je m’abime dans mes pensées. Les heures s’échappent. Le temps se dilate. Vivre est-il à ce point futile? Est-ce que vraiment tout est à ce point inutile? Et si l’espoir est sans couleur, Que nos jours sont empreints d’amertume, Nous marcherons le cœur en pleurs. Plus rien dans les mains, Nos vies vécues en vain. Et ici-bas, Sur la terre des rêves brisés. Là où un jour, Fleurissait notre enfance. Il n’y a plus Que tristesse et ennui. Sur nos âmes vieillies, Il n’y a plus Que détresse et ennui. Sommes-nous devenus
 L’image que nous avions 
juré de ne jamais refléter? Sommes-nous devenus Ceux que nous avions depuis toujours détestés? Et si désormais nos rêves sont incolores
, Que nous n’attendons plus que la mort. Qu’à chaque détour c’est un peu toujours la même histoire. Je garderai enfoui profond dans ma mémoire Les souvenirs de notre jeunesse oubliée, De nos promesses jurées au creux de l’été. À savoir que nous sommes tous ici des étrangers Et qu’il faut toujours continuer de s’émerveiller.
8.
Le jour s’ouvre Sur le gouffre amer de mes inquiétudes. Et dehors dans le tumulte et l’urgence, Les gens rient, Les gens dansent. Les sirènes retentissent dans l’écho. Les sueurs froides me glacent le sang et les os. Je me répète que tout est parfait, Mais je sais que demain sera fait de regrets. Et qu’en est-il de vos fausses promesses? N’aviez-vous pas un devoir envers la jeunesse? Comment avez-vous pu nous céder un tel fardeau? L’échec est complet, La traîtrise parfaite. Et je ne sais que trop bien Que désormais nos jours sont comptés. Que de toute façon les dés ont déjà été joués. Nous avons été sacrifiés. « Sois belle et tais-toi. Sois jeune et nettoie ». Votre arrogance, Votre impudence n’aura rien changé. J’accuse et je pointe le doigt À tous ceux qui nous ont volé nos rêves. J’accuse et j’élève ma voix Devant tous ceux qui nous ont volé notre innocence. Comment avez-vous pu? Pourquoi encore faire la sourde oreille? Comment pensez-vous vous en sauver? Ne comprenez-vous pas Que personne ne sera épargné? J’accuse Et devant vous Je me tiens droite. Et j’accuse. J’élève la voix Ne m’entendez-vous pas? Ne voyez-vous pas L’orage qui guette au loin? Mais vous ne craignez rien Car demain vous ne serez plus là. N’entendez-vous pas Le tonnerre gronde, lointain? Ne savez-vous pas Que demain la tempête viendra? N’ignorez-vous pas Que demain C’est le vent mauvais Qui nous portera? La tempête viendra.
9.
Sépulcrale demeure. Richissime splendeur. Vaste univers. Moribonde lumière. Une pensée dans l’éther. Un poignard dans la chair. La vie dans la vie Accouche de l’étrange dans les ténèbres de minuit. Ô nuit sans bruit, Ô triste ciel gris, Ici-bas le vent souffle si froid Qu’il nous glace le sang. Ô Froids Soleils, Ô mortes planètes, Votre lumière ne peut faire autrement Que me rappeler notre sinistre trépas. Ô envies d’infinis, Ô impétueuses passions, Qu’en est-il de l'être-vers-la-mort Lorsque confronté à sa déréliction? Ô immonde monde, Ô impérieux vertige, Ce peut-il que le fardeau qui pèse sur nos épaules Ne soit rien de plus que le lot de notre condition? Que le fardeau de notre condition… De l’émerveillement à l’angoisse. De la naissance à mort-vivant. Personne pour entendre nos gémissements. Personne pour atténuer notre tourment. Perdus aux confins de nulle part. Aucune certitude outre que la mort. Scruter l’horizon ou sonder la raison, Plus rien ne semble en mesure de répondre à nos questions. Labyrinthe mythique D’où personne ne sortira jamais vivant. Captif de l’orbite Où chacun devient l’esclave du temps. Le souffle coupé, La gorge serrée, Se trouve-t-il quelque chose pour nous libérer De l’angoisse et de la nausée? Vivre l’insoutenable, Rester l’injustifiable, Aspirés par le vortex de nos consciences, Confrontés au grand néant blanc de l'existence. Et le temps qui passe, Le temps qui fuit, Emportant absolument tout dans sa course Avec lui. Et mon corps qui flanche Devant cette interminable quête de sens. Comment faire pour s’extirper de l’inextricable vacuité de l’être? Comment s’extirper de l’inextricable vacuité de l’être?
10.
Les rideaux se ferment Sur une autre journée qui s'achève. Déserteur à l'âme vaine, Je serpente la ville et marche mes rengaines. Mortifié par l’ennui, Le spleen m’envahit. J’erre sans raison. Mon être se corrompt. Des milliers de visages tristes, Des centaines de vies apathiques. Cette ville me tue et pourtant J’en parcours encore chacune de ses rues, Chacune de ses avenues. Sous les lumières des néons. Dans les cafés et les salons. Je reste las À contempler la déraison. Et vraiment C’est ici Que la folie A trouvé́ sa raison. Mon cœur en vigile Se fracasse dans l’attente. J’ai la tête qui éclate en silence. L’estomac qui se noue dans la tourmente. Et vraiment, Ces jours-ci, Plus rien n’arrive à me surprendre. Plus rien n’arrive à me surprendre. Et sous ce morne crépuscule Je m’abandonne à la Lune. La cité devient ma sépulture. Mon cimetière rempli d'amertume. Et sur ce paysage Qui me laisse en sanglot et en pleurs S’y inscrit mon épitaphe de malheur. S’y inscrivent toute ma peine et ma douleur. Et sous ce morne crépuscule, Lorsque le jour se dissipe sur l’azur, La cité devient ma solitude. Un asile qui n’a plus rien de pur. Et tandis que les heures passagères S’effritent et retombent en poussière. Mon corps en jachère N’aspire qu’à retourner à la terre. Et tandis que le tumulte des jours S’imbrique dans ma tête, Il laisse sa marque sur mon âme enflammée. Il laisse son stigmate sur mon corps décharné. Et les maux qui s’empilent dans ma tête. Les mots qui m’affligent sans cesse. Et la route m’apparait introuvable Quand la ville m’apparait être un dédale. Et lorsqu’enfin La nuit redevient Et que l’étoile descend sur l’horizon Qui s’éteint. Nous ne savons que trop bien Que c’est ici où nous avons tous échoué. Que c’est ici ou plus personne N’a le droit de rêver. Et lorsqu’enfin La nuit redevient Et que l’étoile descend sur la ville Qui s’éteint. Je ne sais que trop bien Que c’est ici qu’est la fin. Que c’est ici ou jamais plus Je n’aurai le droit de rêver. À chaque heure, Chaque minute, Cette ville, Elle me tue. Alors pourquoi je m’entête et j’endure? Pourquoi j’en parcours encore et toujours Chacune de ses rues et avenues?

about

L’entéléchie du malheur a été composé dans un appartement de l’arrondissement de Verdun quelque part entre 2018 et 2019. Les textes ont été écrits dans le métro de Montréal durant cette même période. Ils ont toutefois été complétés avec l’aide de K. La basse, la batterie et le chant ont été enregistrés par Karl Delorme en juin et juillet 2020 dans un sous-sol de Mascouche. Le solo sur L’inextricable vacuité de l’être a été joué par S. pendant ses heures de travail au Long & McQuade de Laval. Les chœurs supplémentaires ont rageusement été hurlés par Alexandre Thibault pendant un déménagement, dans deux chambres différentes

Textes et guitare: M.
Chant et hurlement: K.
Basse: S.
Batterie: E.

credits

released August 14, 2020

Correction des textes : Valérie Longpré. Crédit photo : Olivier Bourgeois, M., Mikaël Theimer, Amélie Leclerc et Kyle Davis. Infographie : David Lefebvre. Mix et matriçage : Bogdan Makarov au studio Nekkomix en juillet 2020. Tous droits réservés Matière Noire 2020.

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Précipices Montreal, Québec

Aux abords des précipices, piégés, nous contemplons l'abysse.

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