1. |
Mon coeur est une tombe
03:06
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La Lune me surplombe
Le ciel me confronte
Et m’indispose
La ville me regarde
Le vide m’aspire
Et je m’effondre
Je m’abime en rêves;
Perfide atmosphère
J’hallucine d’impossibles mirages
J’en perds tous mes repères
Je cherche un phare
Une lumière
Je marche les plus étranges des couloirs
Au cœur même du plus profond des mystères
Mes nuits sont faites d’ombres
De sombres songes et d’incompréhensibles chimères
Méandres électriques
Mon mal-être est chronique
Mon sommeil m’épuise
Mes sens agonisent
Pris d’assaut par une kyrielle d’immondices spectrales
Prisonnier d’autant de cauchemars paradoxaux
Fragments terribles
Images plus qu’horribles
Reflet inquiétant
De l’insaisissable abysse qui se creuse en dedans
Mon subconscient implose
Se déchire et s’expose
Lac où mon âme tremble
Et se voit à l’envers
Mon coeur est une tombe
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2. |
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L’obscurité fait légion sur la cité
Et comme un sombre voile
Elle se dépose sur mes pensées
Et à l’heure où mon esprit se morfond dans l’ennuie
Je me fonds à la foule et m'abandonne à la nuit
Et toujours je traine cette incurable misère
Ce fardeau qui me laisse aussi vide qu'amer
Cette impénétrable secret qui me brûle la chair
Ne suis-je vraiment qu'un atome en orbite dans l'univers?
Et à chaque fois que je creuse
Je reviens encore hanté par le doute
Je me bute encore
Je me bute encore au doute
Et pourtant jusqu'au bout de moi j’ai cherché
De mes pleins poumons j’ai appelé
Et de ma saine raison j’ai questionné
Mais le mystère reste encore entier
j’ai beau essayer et toujours essayer
Rien n'y fait
Rien ni peut
Je n’arrive pas à m’expliquer
Et j’ai beau encore et encore chercher
Le mystère reste entier
Et pourtant je cherche
Mais en vain
Et j'attends et j'espère
Mais tout reste vain
Et chaque fois que j'y songe
Tout m’apparait être vain
Et chaque fois que j'y pense
Tout me semble être en vain
Et pourtant jusqu'au bout du monde j’ai imaginé
Jusqu'au bout de moi j'ai rêvé
Et jusqu'au bout de nous j’ai espéré
Mais chaque fois je n’ai jamais su m’expliquer
Et je continue de m’égarer
Je continue de cogiter
Et chaque fois que j'y songe
Tout m’apparait être vain
Et chaque fois que j'y pense
Tout me semble être en vain
Est-ce que tout est en vain ?
Est-ce que vraiment tout est en vain ?
Et le mystère reste entier
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3. |
Il n'y a rien
06:54
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Il n’y a rien
Au-delà du trépas
Rien n’est pour toujours
Tout doit disparaître un jour
Au diable notre plus profonde hantise
Cela ne vaut pas la peine de souffrir à n’en plus finir
Pourquoi avons-nous si peur de mourir?
Est-il encore mieux de se mentir?
Rien ne sert de chercher la vérité
Ailleurs que dans nos cœurs
Il faut vivre et accepter le deuil
Car rien ne peut être ad vitam aeternam
Qu’importe nos plus ardents désirs
Tout doit finir par flétrir
Qu’importe nos souhaits les plus intimes
Tout doit un jour mourir
Et si les nuits sont froides
Que tout semble exécrables
Et que la solitude
Laisse un goût d’amertume
Consolons-nous car au moins
Demain n’est plus très loin
Et il n’y en a plus pour longtemps
Et il n’y a rien
Il n’y a rien
Il n’y a pas d’au-delà
Au-delà du trépas
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4. |
Correspondance
05:15
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En exil parmi vous
Je me perds en enfer
En ce royaume sous terre
En voyage chez les fous
Je me dessine subtil
En filigrane de la foule
Angoisse
Amère
À boire!
Je suis l’innommable
Le mal incurable
Fragile
Placide
ma douleur se trouve au bout de l’aiguille
Et je me noie dans la mer de vos yeux noirs
Je me noie
Je me noie!
Et je vais dans la vie
Comme on va d’ennui en ennui
Et je m’enfonce dans la nuit
Comme on sombre dans l’oubli
Et dans cette ville souterraine
J’espère encore y trouver un remède
Et de tous ces yeux qui me fuient
Je n’y ai vu que la honte et le mépris
Vieillir dans la ville
Et mourir anonyme
J’attends un signe
J’ouvre les mains
Mais c’est encore le néant
Qui reste mien
Et je vais d’errance en errance
Je marche la fracture à l’âme
Je m’efface d’absence en absence
Et j’en oublie qui je suis
J’en oublie qui je suis
Je reste invisible à votre regard
Je suis celui que vous refusez de voir
Je suis l’indicible bâtard
Le fantôme qui hante les couloirs
Et je reste là
Je reste pantois
Avec la fin du monde
Dans les bras
Et je reste coi
Je reste sans voix
Avec la fin du monde
Simplement
Et j’attends en silence
J’attends ma correspondance
J’attends ma délivrance
Mon cœur en offrande
J’attends la délivrance
J’attends en silence
Et j’attends encore
Encore et toujours
Mon cœur en offrande
Mon corps épuisé
Et j’attends encore
J’attends sur les quais
J’aspire au silence
Je prends mon élan et m’élance
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5. |
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I
Ô grand et majestueux corbeau
Déploie tes ailes
Et emporte-moi avec toi
Ô si triste et froid oiseau
Devant les affres de la mort
Je m’en remets à ton sort
S’il te plaît corbeau
Ne me laisse pas seul ici
À mille lieues du paradis
Prend ton envol
Et à travers les nuées
Porte-moi aussi loin que l’empyrée
Porte-moi de ton vol gracieux
Toujours plus haut dans les cieux
Qu’enfin je puisse y voir
Que peut-être enfin je puisse y croire
S’il te plait entends-moi corbeau
Je t’en supplie
Ne m’abandonne pas ici
Seul dans le noir
Perdu
Accroché aux cimes du désespoir
Car je n’arrive plus à supporter
L’enfer que nous nous sommes érigés
Comme inéluctable vérité
Allons corbeau !
Il n'y a plus rien pour nous ici
II
Je ferme les yeux et sans un bruit
Je m'évanouis dans la nuit
Je ferme les yeux et je m’enfuis
Il n’y a plus rien qui me retient ici
Je ferme les yeux et je m’enfuis sans un bruit
Je ferme les yeux et je m’évanouis dans la nuit
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6. |
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Le ciel est mort
Mais tu rêves encore
Comment faire pour y voir
Lorsque tout m’apparait illusoire?
Coincé dans l’orage
Prisonnier de ma rage
Je navigue un fleuve d’encre et d’eau noire
J’appartiens à ceux qui n’arrive plus à y croire
Mon cœur est une épave
Mon âme un naufrage
Je suis Prométhée condamné
À toujours se faire dévorer
Et je voudrais tant
Qu’un jour tout redevienne comme avant
Mais l’abime sous nos pieds
Ne fait que continuer à se creuser
Et je voudrais tant
Que tu arrives encore
À me serrer contre toi
Et à rire aux éclats
Et j’espère qu’un jour
Ce qui reste de moi
Te sera suffisant
Pour qu’encore tu arrives à sourire un instant
Mais en attendant
Brisé par tes mots
Je reste sur le seuil
Épuisé de ne savoir dire ce qu’il faut
Et je fais mon deuil
De ta chair et ta peau
Et noyé dans ma peine
Je maudis les Hommes et l’univers
Et je suis ton écueil
La couleur de tes larmes
Ton amour d’amertume
La tristesse de la lune
Et je clous mon cercueil
Car je ne sais faire autrement
Mais ma Mienne
Nous nous retrouverons quelque part dans le temps
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Précipices Montreal, Québec
Aux abords des précipices, piégés, nous contemplons l'abysse.
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