1. |
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Se tisser
S'entremêler
S’écrire la douleur puis partir pour ne plus jamais revenir
Quitter un lieu pour en habiter un autre
Occuper l'espace
Avec sur les épaules
Le poids des vivants
Errer à reculons
Donner aux endroits des souvenirs couleur béton
Devenir pour l'autre un point de repère
Au moment où la ville devient mortifère
Corps palimpsestes dans les ruines
Main dans la main dans la ville
Nous sommes si près
Et pourtant si loin
Nous sommes si beaux
Et pourtant si laids
Ô instant douloureux
Demain sera-t-il encore fait de nous deux ?
Ô jours heureux
Sauras-tu toujours retenir nos sanglots et nos pleurs ?
Pourrons-nous toujours retenir la noirceur de nos cœurs
Nos sanglots et nos pleurs ?
Dans la ville souterraine
Perdus parmi les spectres
Tu me murmures à l’oreille :
« Tout va bien
Prends ma main.
Je te montrerai le chemin »
Et ta voix lénifiante
S’entend sur les
Mortes étendues :
« Embrassons nos plaies,
Disons-nous au revoir
Sur les quais
Je t’attendrai
Sur les quais
Je te retrouverai
Ne t’en fais pas
Rien n’est encore terminé
Car sur les quais
Je t’attendrai »
Je te murmure à l’oreille :
« Tout va bien
Je te tiens la main
Dans la ville souterraine
J’ai retrouvé le chemin »
Nous sommes les ceux qui arrivent
Nous sommes les ceux qui aiment
Nous sommes les ceux qui blessent
Nous sommes les ceux qui haïssent
Nous sommes les ceux qui ne peuvent arrêter d’avancer
Ceux qui ne peuvent s’empêcher d’espérer
Ceux que personne ne peut entendre désirer
Nous sommes les ceux qui marchent l’itinéraire sinueux
Nous sommes les ceux qui déambulent dans l’attente
Anxieux
Ceux qui sont un peu perdus parmi eux
Nous sommes les ceux qui marchent avec la tristesse dans les yeux
Ceux qui n’arrivent plus à faire taire l’éclat de leurs cœurs à moteur
Nous sommes ceux qui avec le néant enfoui dans la paume de la main
Osent encore rêver à demain
Osent encore rêver à n’en pourfendre le chagrin
Osent encore rêver à demain
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2. |
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Si je marche dans tes pas
Si je te prends la main
Jure-moi
Que je ne me perdrai pas
Si tu marches dans mes pas
Si je te tiens par la main
Je te jure qu'ensemble nous retrouverons
Le chemin
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3. |
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Dans le silence
Des espaces infinis
Je n’espère
Qu’entendre ta voix
Sur la Terre aride
Là où les Hommes tuent et meurent
Je te cherche
Aux quatre vents
Dans le néant
Des jours que je noircis
Je me meurs
De toi
Dans la froideur
Des nuits ternes
Tu es l’astre qui brille
Au firmament
Sur ton corps lunaire
Je trouve un repère
Je ferme les yeux et pour un instant
J’arrive enfin à trouver repos à mon calvaire
Je m’assoupis puis je rêve d’un ciel étoilé
Je rêve de nos cœurs constellés
C’est le souvenir de tes mots
Qui me suivra jusqu’au bout de moi
Et s’il est vrai qu’un jour
Nous aurons purgé le Monde
De toute sa beauté
De toute sa pureté
Et s’il est vrai qu’un jour
Nous ne marcherons plus que des terres désolées
C’est dans ton regard gris
Dans tes yeux couleur de pluie
Que je m’exilerai
Mais d’ici-là
Si je m'endors
Berce-moi dans tes bras
Pour me tenir loin de l'effroi
Et d’ici là
Si je flanche
Garde-moi contre toi
Pour me protéger du froid
Et si un jour j'abdique
Conduis-moi
Loin de toute cette horreur
Et si un jour je tremble
S’il te plait fais fuir
Cette affreuse douleur
Et si tu pars
Amène-moi avec toi
Car jamais je ne voudrais être ailleurs
Qu’ici avec toi
Jamais je ne voudrais m’égarer
Autrement que quand tu me sers contre toi
Jamais je ne voudrais mourir ailleurs que dans tes bras
Ailleurs que dans tes bras
Nulle part ailleurs que dans tes bras
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4. |
Puisqu'il faut vivre
08:45
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Alors que la Lune
Luit haute et froide dans le ciel
Tes paupières fatiguées
Gémissent de sommeil
Et alors que tu t’endors
Et que la ville semble figée dans sa peine
Ton cœur innocent
Ignore encore tout du tourment
Que la nuit apporte avec elle
Que la nuit ternit aussi noire que l’ébène
Ô crois-moi
S’il te plaît crois-moi
J’ai longtemps cherché les mots pour te dire combien je suis désolé
Ô pardonne-moi
S’il te plaît pardonne-moi
Car sous mon alcôve tu ne seras jamais bien qu’un trop court instant
J’aurais tant voulu pouvoir t’épargner
J’aurais tant aimé pouvoir t’expliquer
Pourquoi toute cette haine
Pourquoi autant de violence
Mais c’est à rien n’y comprendre
Sommes-nous tous à ce point malade?
J’aurais tant voulu être en mesure de justifier
Pourquoi autant d’insouciance
Autant de souffrance
Mais c’est à rien n’y comprendre
Ce Monde est malade
Et nous sommes tous bien misérables
Mais au-delà de toute circonstance
Au-delà de tout ce que je me murmure en silence
De tout ce que je me jure
De tout ce qui me torture
Une question hante mon âme
Est-ce qu’un jour ce monde te brisera
Comme un jour il m’a brisé?
Est-ce qu’un jour il aura raison de toi
Comme un jour il a eu raison de moi?
Et je sais que parfois
Le Monde peut être à glacer le sang
Et je sais que parfois
Il peut faire voler tous les rêves en éclats
Mais ne t’abandonne pas
Aux affres de l’inquiétude
Tourne plutôt ton regard vers l’intérieur
Car tout y est ici et maintenant
Et si dans ta tête une voix hurle
Alors qu’elle hurle
Et si dans ta poitrine un feu brûle
Laisse-le brûler
Et si un jour l’espoir se meurt
Ne cède surtout pas à la peur
Et si en ton sein un cœur bat
Alors qu’il batte encore plus fort
Qu’il batte encore plus fort
Car il faut vivre
Alors qu’il batte encore plus fort
Puisqu’il faut vivre
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5. |
Seulement le Monde
04:13
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Seulement le Monde.
Pour toi et moi
Seulement le Monde
Et pourtant…
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6. |
Je t'écris
06:26
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I
Je t’écris pour te dire que je t’aime
que mon cœur qui voyage tous les jours
— le cœur parti dans la dernière neige
le cœur parti dans les yeux qui passent
le cœur parti dans les ciels d’hypnose —
revient le soir comme une bête atteinte
Qu’es-tu devenue toi comme hier
moi j’ai noir éclaté dans la tête
j’ai froid dans la main
j’ai l’ennui comme un disque rengaine
j’ai peur d’aller seul de disparaître demain
sans ta vague à mon corps
sans ta voix de mousse humide
c’est ma vie que j’ai mal et ton absence
Le temps saigne
quand donc aurai-je de tes nouvelles
je t’écris pour te dire que je t’aime
que tout finira dans tes bras amarrés
que je t’attends dans la saison de nous deux
qu’un jour mon cœur s’est perdu dans sa peine
que sans toi il ne reviendra plus
II
Quand nous serons couchés côte à côte
dans la crevasse du temps limoneux
nous reviendrons de nuit parler dans les herbes
au moment que grandit le point d’aube
dans les yeux des bêtes découpées dans la brume
tandis que le printemps liseronne aux fenêtres
Pour ce rendez-vous de notre fin du monde
c’est avec toi que je veux chanter
sur le seuil des mémoires / les morts d’aujourd’hui
eux qui respirent pour nous
les espaces oubliés
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Précipices Montreal, Québec
Aux abords des précipices, piégés, nous contemplons l'abysse.
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